Quelle est l’origine du COVID long ?

Cet article ne dénigre en rien l’existence des symptômes du Covid long, qui sont avérés. Les simulateurs sont rares. Cependant ce syndrome peut être auto-créé. En vérité c’est un phénomène attendu, incontournable. Il est obligatoire qu’une maladie aussi médiatisée et socialement aussi perturbatrice que le Covid provoque des séquelles et des formes chroniques. Peu importe la gravité de la maladie subie, peu importe qu’elle soit guérie ou non, peu importe même chez certaines personnes qu’elles aient été réellement en contact avec le virus, le Covid long est l’exutoire actuel pour les souffrances déjà en place avant la pandémie, dont nous pouvons aisément deviner les motifs de décompensation. Le Covid long ne fait que prendre la place d’expressions plus classiques réunies sous le terme de “maladies fonctionnelles” par la médecine.

L’effet nocebo n’est pas davantage une illusion que le placebo. Répétez-vous qu’un traitement, une cure alimentaire, ou une modification d’hygiène de vie vous apportera une meilleure santé, vous obtiendrez des effets authentiques, peu importe qu’ils soient scientifiquement démontrés ou non. La seule condition est que votre système nerveux ait les moyens de réaliser cet effet bénéfique. Il peut sans difficulté sécréter des endorphines contre la douleur, réguler votre sommeil, probablement stimuler la cicatrisation des tissus, peut-être agir sur l’immunité. Pas faire repousser un cartilage usé ou débarrasser d’un cancer. Le placebo reste une thérapeutique d’appoint pour des maladies bénignes.

Si le système nerveux a de tels pouvoirs de régulation bénéfique, il en a autant pour faire le contraire. C’est inhérent à son fonctionnement. Les représentations mentales ne font pas que refléter l’environnement de la personne ; elles se cherchent en lui. Une représentation péjorative cherche à se réaliser comme les autres. C’est l’origine de l’effet nocebo. Vous lisez une complication possible sur la notice d’un médicament. Votre esprit tente systématiquement de la concrétiser quand il est inquiet, c’est-à-dire qu’il juge sa survenue comme probable. L’effet nocebo concrétise la complication comme le placebo concrétise l’amélioration.

Ainsi les symptômes du Covid long sont tout à fait authentiques, réellement invalidants pour les personnes qui en souffrent. Mais l’origine n’est pas un dysfonctionnement corporel. Aucun examen complémentaire aujourd’hui ne dépiste d’anomalie organique chez les Covid longs. La fatigue est une séquelle connue de nombreuses infections virales, peut durer plusieurs semaines, mais disparaît spontanément sauf en cas de persistance du virus (hépatites chroniques), ce qui n’a pas été observé pour les coronavirus.

Faut-il reconnaître le Covid long comme maladie véritable ? Avantage: faire droit au mal-être des concernés. Inconvénient: créer une réalité alternative, où la personne amalgame problème de santé et difficultés personnelles, familiales, financières, etc. La guérison du Covid long est impossible tant que les difficultés persistent. Ce ne sont pas elles qui sont prises en charges en médecine. Les maladies fonctionnelles sont la principale cause d’échec thérapeutique, engorgent les cabinets de patients entourés de soins mais jamais guéris.

À une époque où l’accès aux soins est devenu difficile à cause du Covid lui-même, la médicalisation du Covid long va un peu plus dégrader la situation. Ces patients justifient un bilan détaillé comme les autres. Résultat négatif ? Sortie du circuit médical et entrée dans une prise en charge sociale, associative, bien plus efficace pour les maladies fonctionnelles.

*

4 réflexions au sujet de “Quelle est l’origine du COVID long ?”

  1. A l’appui de cet article, une méta-analyse des effets indésirables du vaccin montre leur très grande fréquence et leur sévérité, tant avec le vrai vaccin qu’avec le placebo. Cette fréquence diminue pour le placebo à la seconde injection. Le vacciné a survécu à la première et aborde la seconde moins inquiet. L’effet nocebo se réduit et les véritables effets secondaires, bénins, du vrai vaccin, se détachent de ceux du faux vaccin.

    Répondre
  2. La seule mention du nombre de Covid long (2 millions en France) vient à l’appui de cet article. Aucun coronavirus, même les SRAS-CoV-1 et MERS-CoV, plus dangereux que le SRAS-CoV-2 responsable du Covid 19, n’ont provoqué de symptômes aussi durables.

    Répondre
  3. L’argument que j’entends le plus à propos du Covid long est que tout le monde en parle comme d’une complication avérée, y compris les revues médicales les plus sérieuses. Répétons que l’existence des symptômes est certaine: les gens s’en plaignent. C’est l’attribution directe au virus qui n’est pas avérée. Les convictions profanes ou médicales sans support scientifique n’y changent rien. 65 ans après Roswell, une très large communauté est toujours convaincue qu’un vaisseau extra-terrestre s’est écrasé à cet endroit…

    Répondre
  4. L’incohérence sur le COVID long continue: la même semaine, dans Le Monde, un infectiologue dit: « On sait que ça existe, les données sont solides. Mais il y a des débats sur les mécanismes du Covid long, les causes, la prise en charge ». Et dans Libération, à propos des insomnies chez les jeunes, un neurologue insiste sur « le versant psychologique. Le Covid et les confinements ont marqué une génération entière, et ont créé un niveau supplémentaire de sensibilité, en particulier chez les jeunes adultes qui se sont retrouvés dans des situations très complexes (…). Tout cela a engendré un niveau d’anxiété voire de dépression important sur toute une génération. On constate également l’apparition d’une forte éco-anxiété. L’avenir de la planète est devenu une préoccupation importante et peut-être pathogène »
    Des données solides… sur une origine psychologique?

    Répondre

Laisser un commentaire