Le Covid à long terme, ou les séquelles de la pandémie sur le système de santé

L’épidémie de démagogie

Christian Lehman, grand wokiste démagogue qui publie sur Libération, enfourche le cheval de bataille du Covid long. « Persiste la tendance de certains pontes médicaux à mettre en doute la réalité du Covid long, à le considérer comme une pure séquelle psychosomatique », accuse-t-il, alors qu’une étude récente « met en évidence le risque accru de décès et de ré-hospitalisation pour l’apparition ou le développement de pathologies organiques sévères pendant les trente mois qui suivent un Covid initial ».

Personne n’a jamais mis en doute la dangerosité du Covid pour les patients fragiles et âgés, qui décompensent leurs pathologies chroniques. C’était déjà le cas pour la grippe, un virus qui a tué bien davantage de personnes jusqu’à présent, et que ses capacités de mutation supérieures au coronavirus du Covid garde au premier rang des épidémies problématiques. Le Covid ne tient donc pas le haut du podium comme le voudrait Lehman. Son statut de vedette tient à son irruption brutale dans une population non protégée et psychologiquement bien plus sensible à son état sanitaire et au catastrophisme. Si la pandémie avait démarré au siècle dernier, elle n’aurait jamais fait de tels gros titres, moins en tout cas que la grippe espagnole de 1918 qui a fait 50 millions de morts, ou même la grippe asiatique de 1957 ou celle de Hong Kong en 1968 également dévastatrices.

L’épouvantail coûte très cher

Le monde ne s’est pas arrêté à cette époque et les services sanitaires en ont sortis renforcés, parce que les moyens ont été utilisés à bon escient, au lieu d’avoir été délabrés par le Covid, parce qu’une hystérie collective entretenue par des gens comme Lehman a détourné les moyens des autres problèmes de santé plus réels et graves. Depuis la pandémie en effet, l’accès aux soins s’est effondré et les moyens manquent pour traiter les vrais tueurs de l’humanité, cancers et maladies cardio-vasculaires, alors que des découvertes innovantes sont capables de les faire reculer.

C’est dire l’inconscience de Lehman qui continue à brandir l’épouvantail du Covid long. Ce syndrome est si souvent une maladie de société, à l’évidence, qu’il est permis de douter qu’il en existe réellement des organiques. Il n’est pas question de dire ici que ces malades ne sont pas en souffrance. Mais ils sont tellement accrochés à leur diagnostic de Covid long comme à une bouée de sauvetage qu’ils n’ont pas la moindre chance d’apprendre à nager pour s’en sortir véritablement. S’il existe un vrai problème de prise en charge, c’est la faiblesse actuelle des moyens de la psychiatrie et de la lutte contre la désinformation propagée par des gens comme Lehman.

Un masque à gaz

Un patient trouvera sans difficulté aujourd’hui un médecin pour lui diagnostiquer un Covid long. Sur quels critères ? En premier lieu la proposition du patient lui-même. L’hystérie médiatique est sans conteste le mécanisme pathologique majeur du Covid. À la suite de la pandémie, les médecins ont vu arriver les patients avec leurs maladies habituelles, mais toutes désormais « causées par » ou « séquelles de » l’abominable virus. Bien entendu moins l’affection est organique et davantage psycho-sociale, plus elle est susceptible de perdurer.

On peut guérir un corps, pas un mal-être. Les gens sont des corps qui dysfonctionnent au milieu d’une société qui les stresse. Le médecin est un bon garagiste de la mécanique corporelle, impuissant devant la toxicité de l’atmosphère sociale. Alors il met un masque à l’intoxiqué. Le modèle ‘Covid long’. Mais il en existe d’autres, ‘fibromyalgie’, ‘Lyme chronique’, etc.

Conscience n’est pas auto-observation

La première tâche de la conscience est de gérer les signaux corporels. Quand ceux-ci deviennent pénibles, elle cherche toujours la cause dans le corps plutôt qu’en elle-même. Ceux qui pensent que les maladies psycho-somatiques n’existent pas sont dénués de toute auto-observation. Il n’existe aucune maladie qui ne soit psycho-somatique, à part chez les comateux. Le rôle du médecin est d’éduquer l’auto-observation du patient et souvent de la remplacer quand elle est déficiente. Le médecin lui-même est généralement médiocre pour faire un auto-diagnostic de ses problèmes. Le plus clairvoyant prend soin de les confier à un confrère.

Il faut avoir abandonné la médecine quotidienne et s’être enfermé comme Lehman dans des réseaux déconnectés du réel pour ne plus voir la profonde intrication du psychique et du somatique dans la présentation de la plus bénigne des maladies. Alors quand il s’agit du Covid, le Lucifer de tous les virus ! Le diable est en nous, alors forcément il est désormais responsable de tous nos problèmes. Grâce à Lehman, nous voici replongés dans l’ère des superstitions et de la chasse à la sorcière.

L’effet nocebo est mortel

Existe-t-il d’authentiques Covid longs ? Impossible à dire. Aucun test diagnostique, aucune anomalie biologique ne permet de l’affirmer. Les discrètes anomalies trouvées dans ce syndrome peuvent être conséquences autant que cause du mode de vie perturbé. Ne négligeons pas les conséquences sévères et authentiques de l’effet nocebo du Covid. L’effet nocebo peut aller jusqu’au décès. Les symptômes décrits dans les Covid longs sont typiquement ceux de l’effet nocebo.

S’il existe un aveuglement, c’est bien celui de Lehman au fait que si le Covid long existe réellement, l’immense majorité des gens qui s’en réclament ne sont pas atteints d’une maladie organique mais bien psychique, ce qui ne diminue en rien sa sévérité. La bêtise monumentale de Lehman est de les encourager à emmener leurs corps au garage, où ils vont se faire démonter pour rien, prescrire des médicaments inutiles, et rester dans leur désespoir puisqu’ils ne sont pas au bon endroit. Tout cela contribue à dilapider des moyens et mobiliser des médecins qui seraient mieux employés ailleurs.

La place du Covid long est dans un groupe de parole, pas entre quatre murs froids et cliniques. Lehman devrait lever plus souvent les doigts de son clavier pour recommencer à toucher des corps, car ceux-ci nous disent s’ils sont vraiment malades.

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