Femmes et hommes âgés inégaux devant le risque de chute

Une étude indique que femmes âgées, quand elles marchent en pensant à autre chose, ont tendance à prioriser la tâche cognitive sur celle de marcher. Compte tenu du lien démontré entre stratégies de déplacement et chutes, l’étude « suggère un risque accru de chute chez les femmes avec l’âge par rapport aux hommes ».

La conclusion est sans doute vraie mais il est dommage que cette étude témoigne de piteuses connaissances en neurosciences. Nos fonctions mentales sont hiérarchisées. L’associativité n’est pas du tout la même entre des tâches conscientes ou entre conscientes et inconscientes. Associer plusieurs tâches cognitives élaborées est difficile et en fait l’attention consciente passe rapidement de l’une à l’autre, ce en quoi les femmes sont plus douées. Tandis qu’il est plus facile de déconnecter deux tâches hiérarchiquement différentes, comme la marche automatique et la réflexion consciente. C’est ce que nous éprouvons tous en tant que marcheurs entraînés : nous pouvons laisser notre corps se débrouiller seul avec le terrain et penser à autre chose. Femmes et hommes le font très bien.

La différence est sans doute que les femmes, associant plus de tâches cognitives supérieures à la marche (tandis que les hommes se concentrent davantage sur un seul fil de pensée), l’automatisme corporel est moins laissé libre à lui-même. Pourquoi le risque de chute augmente-t-il chez les femmes ? Parce que paradoxalement un automatisme mal rétro-contrôlé par la conscience est moins efficace qu’un automatisme libre. Il faut faire très attention à sa gestuelle pour l’améliorer, tandis qu’une attention distraite perturbe plutôt une habitude bien rodée.

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Marcher en comptant ? Hommes et femmes n’ont pas les mêmes priorités ! JIM 23/8/23
Peterson DS. Effects of gender on dual-tasking and prioritization in older adults. Gait Posture. 2022 Sep;97:104-108. doi: 10.1016/j.gaitpost.2022.07.247.

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